On n’est pas tous égaux quant à notre capacité à prendre sa liberté.
Peut-être, j’ai pris un temps d’avance en étant initié assez jeune.
À l’école primaire, quand il y avait une superbe journée d’hiver, soleil resplendissant sur la neige fraîche de la nuit, il est arrivé que mon père nous dise à mes frères et moi, sans nous demander notre avis :
- “C’est pas une journée pour rester enfermé. On va au ski”.
Les trois frères réagissaient d’une seule voix :
- “On va se faire engueuler par la maîtresse”.
Le père :
- “Le prof c’est moi”.
Bon, c’est vrai que bien que détaché de l’Education National, il était instituteur.
Et nous voilà tous dans la 403, direction Les 2 Alpes. On se regardait entre frères avec un sourire complice. On a quand même de la chance d’avoir le père qu’on a.
A 14-15 ans, mon père me dit : “tu veux une mobylette ?”
Et sans attendre la réponse : “Je t’ai trouvé un boulot pour l’été.”
Barman chez la mère Pilot… Bon, c’est pas l’idée de servir des pastis qui me plaisait mais la liberté qu’aller m’offrir la mobylette. Donc j’ai dis oui.
Après 15 jours chez la mère Pilot, mal au dos tous les soirs de porter des caisses de bières, la mère Pilot me dit : “Tu travailles bien. Je te garde tout l’été. Tu seras payé 150 francs par mois.”
Bon, je dis 150 comme ça, je ne souviens plus combien, mais c’était une misère. Au bout de l’été, j’aurais peut-être pu me payer le cadre de la mobylette…
J’ai rien dit. Bien trop timide pour contester ou argumenter.
Quand même, mon père et moi, on n’a jamais été bien business. Pas fichus de parler salaire avant de commencer à bosser.
Bref, les 150 francs me restaient en travers de la gorge.
Une heure plus tard, la mère Pilot m’envoie en ville faire une course.
Dès que j’ai mis le pied dehors, j’ai pris un grand bol d’air. Ma décision était prise. Je ne reviendrai pas.
J’étais libre. Mélange d’euphorie de la liberté avec un petit pincement au cœur de faire quelque chose de mal.
On est bien cons des fois…
Les semaines passent, la mère Pilot disait souvent à mon père : “qu’il vienne, j’ai des sous pour lui”.
- “Elle vivante, je ne remettrai plus les pieds dans ce bistrot”.
Pour un premier boulot, ça commençait moyen…
Mais ça, c’était qu’une préparation au grand mur qui allait venir.
Après le service militaire, si t’as un diplôme, tu penses au boulot.
Non, non, ça va pas ça. Toutes ces années d’école on ne pensait qu’aux vacances. Maintenant que l’école est finie, tu es majeur, pas question de passer ta vie dans une autre prison.
Il faut trouver la VRAIE vie. Les VRAIES GRANDES vacances.
Puisque tout le monde passe sa vie à travailler, c’est pas dans ce monde là que trouveras la vraie vie.
Il se trouve que ma soif de liberté a trouvé l’espoir d’être satisfaite dans un article sur la Méditation Transcendantale.
… Aucun effort, aucun contrôle, aucune contrainte, la liberté est à l’intérieur, au-delà des pensées, c’est là qu’est le pur bonheur, l’Être avec un grand E, Être Soi-même.
Oui, oui, c’est ça. Il me FAUT apprendre ça.
Dès que j’ai appris, j’ai su que oui, c’est là qu’est la vraie vie. Tu transcendes toutes les limites, toutes les contraintes, toute la petitesse du monde.
À l’intérieur tu es illimité, tu es invincible. Tu n’as plus de supérieur, plus personne à qui rendre des comptes. C’est pas que tu es supérieur aux autres mais qu’il n’y a plus d’autre, ni d’autres. Tu es tout ce qui est.
Bon, c’est pas parce que tu as touché ce Nirvana que tu restes dedans toute la journée. Tu le titilles dans la méditation, et quand tu sors, tout s’en va…
Tout ? Non. Un petit quelque chose de ce bonheur, de cette paix, de cette harmonie, de cette douceur hors de ce monde reste.
Et ce quelque chose grandit, et reste de plus en plus quand tu médites régulièrement. Et ça change toute ta vie. Les murs qui étaient avant des prisons ne sont plus capables de t’enfermer, parce qu’à l’intérieur tu es libre.
Après 40 ans à avoir pratiqué cette Méditation Transcendantale tous les jours, je peux t’assurer que RIEN dans ce monde n’est comparable à cette expérience qui est l’innocence même, la simplicité même.
Si tu veux vraiment faire le mur et ÊTRE LIBRE, alors apprend la MT.
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