Environ 14 % des anciens combattants américains qui ont servi en Irak et en Afghanistan souffrent du SSPT.
La meilleure étude à ce jour sur les effets de la technique de Méditation Transcendantale (MT) sur le syndrome de stress post-traumatique vient d’être publiée dans The Lancet Psychiatry, une revue scientifique leader dans ce domaine.
L’étude a comparé la Méditation Transcendantale à la thérapie d’exposition prolongée pour traiter le SSPT.
La thérapie d’exposition prolongée est la méthode préférée par le Ministère des Anciens Combattants aux U.S.A.
Elle consiste à faire revivre aux anciens combattants leur traumatisme en se souvenant et en s’engageant dans des situations qui le leur rappellent, dans l’espoir que l’expérience répétée des stimuli associés au traumatisme finira par diminuer les réactions de stress du patient à son égard.
La thérapie d’exposition prolongée est une expérience très douloureuse pour les anciens combattants et beaucoup ne l’essaient pas ou abandonnent parce qu’elle est trop traumatisante.
L’étude était un “essai clinique de non-infériorité”, ce qui signifie que l’objectif était de voir si la MT était au moins aussi performante que la thérapie d’exposition prolongée.
Les tests de l’étude sont des mesures de symptômes tels que les flashbacks, les cauchemars et l’insomnie.
Leur efficacité a été mise en évidence par les résultats d’un questionnaire CAPS (Clinician Administred PTSD Scale).
Le questionnaire a été rempli par les anciens combattants au début du programme et 3 mois plus tard.
Une diminution de 10 points entre les 2 questionnaires était le minimum à atteindre pour juger que la stratégie adoptée est efficace.
Le score moyen a diminué de 16,1 points pour le groupe Méditation Transcendantale, de 11,1 points pour le groupe thérapie d’exposition prolongée et de 2,5 points pour le groupe éducation à la santé.
61 % des anciens combattants qui ont appris la Méditation Transcendantale ont présenté des améliorations cliniques significatives contre 42 % pour la thérapie d’exposition prolongée et 32 % pour le programme d’éducation à la santé.
L’étude a été soutenue par le Département de la Défense Centre de recherche médicale de l’armée américaine – US Army Medical Research.
Recherche publiée dans Lancet Psychiatry. Publié en ligne le 15 novembre 2018.
Références :
Nidich, S., Mills, P. J., Rainforth, M., Heppner, P., Schneider, R. H., Rosenthal, N. E., Salerno, J., Gaylord-King, C., Rutledge, T. (2018). Non-trauma-focused meditation versus exposure therapy in veterans with post-traumatic stress disorder : a randomised controlled trial.
Recherche publiée dans Lancet Psychiatry. Publié en ligne le 15 novembre 2018.
Commentaires du professeur Nidich
“Nos constatations montrent la faisabilité et l’efficacité de la Méditation Transcendantale pour traiter le SSPT des anciens combattants”.
“L’étude a également documenté d’autres effets, dont la réduction des maladies cardiovasculaires et de la tension artérielle”.
“Un participant a fait état de troubles du sommeil, de pensées récurrentes de regrets et du sentiment qu”il “préférerait être mort”.
Il a décrit le programme de conseils précédent comme une “perte de temps” et la pharmacothérapie comme causant des “effets secondaires terribles”. Après l’intervention de la MT, il n’a fait état que de “bonnes expériences avec cette méthode “, y compris le fait de dormir toute la nuit, d’avoir des pensées plus claires et moins de stress.
Une ancienne combattante diagnostiquée avec un traumatisme militaire et sexuel a décrit sa pratique comme étant ” facile “, ” paisible ” et ” agréable “. Elle a dit avoir été guérie de ses cauchemars, appris à conduire, commencé des études et trouvé un emploi.”
Le groupe du Pr. Nidich a fait des recherches sur la Méditation Transcendantale non seulement chez les anciens combattants, mais aussi dans les populations carcérales.
Dans les prisons, il a constaté des améliorations immédiates et très spectaculaires de la santé mentale des détenus après seulement quelques mois de pratique, en termes de réduction de la gravité des symptômes traumatiques et de la dépression.
Les participants ont décrit “un sentiment intérieur de paix et de liberté qu’ils n’avaient jamais éprouvé auparavant, même s’ils se trouvaient dans la plus restrictive des situations en tant que détenus de prison”.
Il a ajouté que “l’incident du vétéran atteint du SSPT qui a tiré en masse dans un bar il y a quelques semaines nous rappelle l’urgence de s’attaquer au SSPT dans cette population “.